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Arithmétique
Bernard Ycart
Licence CC-BY
Origine : M@ths en ligne - Université Joseph Fourier
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Mots-clés: nombre premier, division euclidienne, PGCD, PPCM, facteurs premiers, sous-groupe, congruence
Sommaire
Guère d'introduction tonitruante à faire, sinon pour souligner que ce chapitre a le charme de n'utiliser comme notions admises que les notations de la théorie des ensembles naïve et les connaissances évidentes sur les entiers, et qu'il présente donc l'agrément de donner une image de démonstrations (que l'on espère) totalement crédibles.
On appelle entier (ou entier relatif, c'est-à-dire positif ou négatif) tout élément de
Définition On dit qu'un entier est un multiple d'un entier
, ou que
est un diviseur de
lorsqu'il existe un entier
tel que
.
Définition On dit qu'un entier est premier lorsqu'il possède pour seuls diviseurs positifs
et lui-même.
On notera au passage qu'au hasard des définitions, on parlera parfois d'entiers relatifs (les éléments de ) et parfois d'entiers naturels (les éléments de
). Ce n'est qu'exceptionnellement très significatif ; la principale fonction est d'être cohérent avec le reste du monde. Ainsi, comme partout ailleurs, dans ce cours, le nombre
est un nombre premier alors que
n'en est pas un. En revanche, les nombres négatifs étant autorisés dans la définition de «diviseurs», l'entier
possède en tout et pour tout quatre diviseurs (à savoir
,
,
et
).
Et tout de suite un joli théorème, qui remonte aux Éléments d'Euclide, écrits au IIIème siècle avant notre ère (c'est la proposition 20 du livre IX).
Théorème Il existe une infinité de nombres premiers.
Vous connaissez probablement déjà une démonstration, il en existe plusieurs qui sont toutes bonnes à connaître, en voici une qui est très proche de celle du traité d'Euclide lui-même.
Soit l'ensemble des nombres premiers.
est une partie de
, et est non vide car
est premier. On va supposer
finie et aboutir à une absurdité.
Supposons donc finie. Dès lors que
est une partie finie de
, évidemment non vide car
est premier,
possède un plus grand élément. Notons
ce plus grand élément, le mystérieux «plus grand nombre premier».
Considérons alors l'entier (la factorielle de
, plus
). Pour tout entier
tel que
, comme
divise
et ne divise pas
,
ne peut diviser
. Tout diviseur de
, et en particulier tout diviseur premier de
, est donc strictement supérieur à
.
Or tout entier, et par exemple , possède au moins un diviseur premier (pourquoi ? exercice...). Mais alors, chacun de ces diviseurs premiers contredit la maximalité de
. Absurdité !
Il s'agit de formaliser avec précision la bonne vieille division euclidienne, celle que vous connaissez depuis l'école primaire.
Théorème Soit un entier (relatif) et
un entier strictement positif. Alors il existe un couple
unique (d'entiers) vérifiant la double condition :
On va prouver successivement l'existence et l'unicité de .
Existence de : la démonstration se prête bien à discuter selon le signe de
. Le cas où
est le cas contenant l'essentiel de la démonstration ; lorsque
, on ne peut utiliser mot à mot la même preuve, mais on se ramène alors sans mal au cas intéressant déjà traité.
Premier cas (le cas significatif) : si
.
L'idée de la démonstration est de dire que le quotient de par
est le plus grand entier
tel que
soit encore plus petit que
.
Introduisons donc l'ensemble . L'ensemble
est un ensemble d'entiers naturels ; il est non vide, car il contient
. Il est fini : en effet soit
un entier tel que
; on a alors
, donc
et ainsi
ne contient que des entiers inférieurs ou égaux à
.
L'ensemble possède donc un plus grand élément
. Posons
. La première condition sur
est alors évidemment vérifiée, c'est la seconde qui nécessite une vérification.
Comme , par définition de
, on a
. Donc
.
Comme est maximal parmi les éléments de
,
. Donc
, donc
.
L'existence est démontrée dans ce cas.
Second cas (preuve sans imagination) : si
.
Posons . Comme
et
, on obtient
.
On peut donc, en appliquant le premier cas, faire la division euclidienne de par
; notons
le couple ainsi obtenu : on a alors
, avec en outre
. En réinjectant la définition de
, on écrit alors
, donc
. Si on pose
, on constate qu'on a réussi la division euclidienne de
par
.
Unicité de : soit
et
des couples vérifiant les deux conditions exigées dans l'énoncé du théorème.
On déduit de que
. Ainsi,
est un multiple de
.
Des conditions et
, on déduit que
.
Des conditions et
, on déduit que
.
Ainsi est un multiple de
compris strictement entre
et
. La seule possibilité est que
soit nul. On en déduit
, puis, en allant reprendre l'égalité
, que
.
Les deux théorèmes qui se suivent sont agréablement parallèles ; il est donc amusant de constater que leurs preuves sont plus différentes qu'on ne pourrait s'y attendre. Il est possible de les déduire l'un de l'autre, mais il est instructif de les prouver très séparément. Vous verrez donc plusieurs preuves de l'un comme de l'autre.
Théorème Soit et
deux entiers. Alors il existe un unique entier
tel que pour tout entier
,
est un multiple de
et de
si et seulement si
est un multiple de
.
Théorème Soit et
deux entiers. Alors il existe un unique entier
tel que pour tout entier
,
divise
et
si et seulement si
divise
.
Ces théorèmes sont vendus avec deux compléments, le premier occasionnellement utile, le second totalement fondamental.
Complément 1 Pour tous et
,
.
Complément 2 (Identité de Bézout) Pour tous et
, il existe deux entiers (relatifs)
et
tels que
.
Et tant qu'on y est avant de passer aux démonstrations :
Définition Le plus petit multiple commun de deux entiers et
est l'entier
apparaissant dans l'énoncé du théorème d'existence du PPCM.
Notation Le plus petit multiple commun de et
sera noté
.
Définition Le plus grand commun diviseur de deux entiers et
est l'entier
apparaissant dans l'énoncé du théorème d'existence duPGCD.
Notation Le plus grand commun diviseur de et
sera noté
.
Première démonstration du théorème d'existence du PPCM
Cette démonstration est la plus élémentaire ; elle consiste à choisir pour le multiple commun de
et
le plus «petit» au sens de la relation habituelle
, puis à vérifier qu'il marche. La preuve est en deux parties : d'abord l'existence de
(partie significative) puis son unicité (partie très facile).
Existence de
Introduisons l'ensemble formé des entiers strictement positifs simultanément multiples de
et de
. L'ensemble
n'est pas vide, puisqu'il contient l'entier
. Il admet donc un plus petit élément
. On va vérifier que cet entier
convient.
Pour faire cette vérification, soit un entier ; nous avons désormais à montrer une équivalence, distinguons méthodiquement les deux sens.
Preuve de l'implication directe : Supposons donc que
est un multiple commun de
et
, et montrons que
est un multiple de
. Pour ce faire, effectuons la division euclidienne de
par
, soit
, avec
. Comme
et
sont des multiples de
,
aussi ; de même avec
. Ainsi
est un multiple commun de
et
. Si
était un entier strictement positif, vu l'inégalité
il contredirait la minimalité de
. C'est donc que
et donc que
est un multiple de
.
Preuve de l'implication réciproque : Supposons ici que
est un multiple de
. Comme
est lui-même multiple de
,
est à son tour multiple de
; de même avec
. C'est réglé.
Unicité de
Soit et
vérifiant les hypothèses du théorème. Comme
est un multiple de
(eh oui !), c'est un multiple commun de
et
, donc un multiple de
. De même,
est un multiple de
. Cela implique que
et
sont forcément égaux au signe près. Comme ils sont tous deux strictement positifs, ils sont égaux. Fin de la démonstration.
Voici maintenant une première démonstration de l'existence (et l'unicité) du pgcd, qui l'obtient à partir du ppcm. Cette démonstration a le confort d'être dépourvue d'idée subtile et l'avantage de prouver le Complément 1. Elle a l'inconvénient de ne pas prouver le Complément 2 et de ne pas fournir une méthode rapide de calcul du pgcd.
Première démonstration du théorème d'existence du PGCD
Existence de
On note le ppcm de
et
et on pose
. Remarquons que ce nombre
est bien un entier : en effet,
étant un multiple commun évident de
et
, c'est un multiple de leur ppcm. Reste à prouver qu'il convient.
Pour faire cette vérification, soit un entier ; nous avons désormais à montrer une équivalence, distinguons méthodiquement les deux sens.
Preuve de l'implication directe : supposons que
est un diviseur commun de
et
. On peut donc introduire deux entiers
et
tels que
et
. Pour travailler sur ce sur quoi nous avons des informations, à savoir les multiples de
et
, introduisons le nombre
. Ce nombre
vaut aussi
et
. C'est donc un entier, et même un multiple commun de
et
. C'est donc un multiple de
. Il existe donc un entier
tel que
, soit
, donc
. On a bien prouvé que
divise
.
Preuve de l'implication réciproque : puisque
où
est un entier,
divise
; symétriquement puisque
,
divise
. Supposons maintenant que
divise
. On voit alors aussitôt que
divise
et
.
Unicité de
C'est exactement le même principe que pour le ppcm, on laisse donc cette partie de la démonstration en exercice (très) facile.
Preuve du Complément 1 : Il tombe immédiatement au vu de la formule qui donne à partir de
. Fin de la démonstration.
Comme promis, voici maintenant une deuxième démonstration du théorème existenceDuPGCD, très différente dans son esprit, et qui permet pour guère plus cher de montrer simultanément le Complément 2.
Deuxième démonstration du théorème d'existence du PGCD
La démonstration est une récurrence sur ; techniquement, on gagne sérieusement en confort si on autorise
à être nul, ce que l'on n'a pas fait, volontairement, en énonçant le théorème dans l'espoir qu'il soit plus clair. On montrera donc légèrement mieux que l'énoncé de la page précédente, puisqu'on prouvera le résultat sous l'hypothèse «
et
».
Avant de se lancer dans la récurrence proprement dite, on va donner un «résumé de la preuve» sous forme de programme informatique récursif.
Début du programme
* .
* Soit le reste de la division euclidienne de
par
.
Les diviseurs communs de et
sont les diviseurs communs de
et
.
D'où : * .
Fin du programme
Ce résumé de démonstration convaincra peut-être les esprits les plus agiles, mais à notre niveau d'entraînement, il est plus prudent de faire ce qui est derrière les formulations récursives : une bonne vieille récurrence.
On va démontrer par «récurrence forte» sur l'hypothèse
suivante :
Pour tout entier
, il existe deux entiers (relatifs)
et
tels que, pour tout
,
divise
et
si et seulement si
divise
.
Vérifions .
Soit un entier avec
; tout entier
qui divise
divise aussi
puisque
. Pour tout
, on a donc :
divise
et
si et seulement si
divise
. Prenons alors
et
. On a donc bien pour tout
:
divise
et
si et seulement si
divise
.
Soit un entier fixé, avec
. Supposons la propriété
vraie pour tout
avec
et montrons
.
Soit un entier avec
. Notons
la division euclidienne de
par
(qu'on peut réaliser puisque
).
Vérifions l'affirmation intermédiaire suivante : pour tout ,
est un diviseur commun de
et
si et seulement si
est un diviseur commun de
et
. C'est-à-dire, avec des mots peut-être plus lisibles : «les diviseurs communs de
et
sont les mêmes que ceux de
et
.»
Soit un diviseur commun de
et
, alors
divise aussi
; réciproquement soit
un diviseur commun de
et
, alors
divise aussi
.
L'affirmation intermédiaire est donc démontrée.
On peut alors appliquer l'hypothèse de récurrence (puisque précisément
) sur l'entier
.
On en déduit qu'il existe deux entiers relatifs et
tels que pour tout
,
divise
et
si et seulement si
divise
.
Remarquons enfin que , et qu'ainsi, si on pose
et
, on a bien prouvé que, pour tout
,
divise
et
si et seulement si
divise
.
est donc démontrée.
On a donc bien prouvé pour tout
, donc a fortiori pour tout
, ce qui prouve le théorème d'existence du PGCD et son Complément 2.
En fait, il reste à prouver l'unicité de , pour laquelle on renvoie à la démonstration précédente (où on écrivait qu'on la laissait en exercice).
Fin de la démonstration.
À présent, donnons un petit exemple sur des vrais nombres concrets, pour nous soulager l'esprit après tant de lettres.
Calcul du pgcd de et
On fait des divisions euclidiennes successives et on écrit dans la colonne de droite les conséquences de ces divisions.
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Donc .
Ces calculs permettent ensuite sans mal de reconstituer une identité de Bézout.
La dernière division avec un reste non nul est (4) qui donne .
On va repêcher une expression de comme un reste dans la relation précédente, soit (3), ce qui donne
.
On reporte cette expression de donc
.
On regroupe les termes en et
donc
.
On va repêcher une expression de comme un reste dans la relation précédente, soit (2), ce qui donne
.
On reporte cette expression de donc
.
On regroupe les termes en et
donc
.
On va repêcher une expression de comme un reste dans la relation précédente, soit (1), ce qui donne
.
On reporte cette expression de donc
.
On regroupe les termes en et
donc
Et voilà !
Voici un autre exemple.
Calcul du pgcd de et
Voici les divisions euclidiennes successives et leurs conséquences en termes de pgcd.
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Donc et on vérifiera que ces calculs permettent de reconstituer l'identité de Bézout
Donnons une dernière définition avant de quitter les pgcd.
Définition On dit que deux entiers et
sont premiers entre eux lorsque leur seul diviseur commun positif est
.
On veillera à ne pas confondre cette notion avec celle de nombre premier. (Par exemple, les calculs ci-dessus montrent que et
sont premiers entre eux mais
n'est pas premier.)
Le lemme de Gauss permet de démontrer l'unicité de la décomposition en facteurs premiers. Ce dernier résultat semble plus facile d'usage pour un utilisateur peu expérimenté, donc on énonce le lemme de Gauss sans commentaire, ou plus exactement sans autre commentaire que ce commentaire négatif.
Lemme Soit ,
et
trois entiers strictement positifs. Si
divise le produit
et si
est premier avec
, alors
divise
.
Puisque est premier avec
, le pgcd de
et
est
, donc il existe des entiers relatifs
et
tels que
. Multiplions cette identité par
: on obtient
. Mais dans cette écriture,
est évidemment multiple de
tandis que
l'est parce que
est multiple de
. On en déduit que
, somme des deux multiples de
que sont
et
, est lui-même un multiple de
.
Théorème (énoncé approximatif) Tout entier peut être écrit de façon unique comme produit de facteurs premiers.
L'énoncé est approximatif car il n'est pas si clair de savoir ce que signifie «unique» : on peut écrire mais il faut évidemment considérer que c'est la même chose. Pour pouvoir comprendre voire utiliser le théorème, cet énoncé suffira bien ; mais pour le démontrer, il faut être plus précis.
Théorème (énoncé précis) Tout entier peut être écrit comme produit de facteurs premiers. De plus, si on dispose de deux écritures
dans lesquelles ,
, les entiers
et
sont tous premiers et rangés en ordre croissant, les exposants
,
, ...,
et
,
, ...,
sont tous des entiers strictement positifs, alors ces deux écritures sont les mêmes au sens précis suivant :
et pour tout
avec
,
et
.
À énoncé indigeste, démonstration indigeste.
L'existence provient d'une récurrence élémentaire. Pour tout entier , considérons l'hypothèse de récurrence (forte) suivante :
Tout entier
peut s'écrire comme un produit de facteurs premiers comme dans l'énoncé du théorème.
Alors est évidente car
est premier.
Soit un entier fixé, supposons
vraie et montrons
.
Si est premier,
est évidente.
Si n'est pas premier, il existe un entier
qui divise
. Notons
l'entier
. Alors
donc on peut appliquer l'hypothèse
aux deux entiers
et
. Il existe donc des entiers premiers
et
et des exposants
et
strictement positifs tels que
avec
et
. Par conséquent,
L'ensemble
comporte
éléments. Notons et ordonnons ces éléments comme
. En regroupant les entiers qui apparaissent dans les deux factorisations, on obtient
où les exposants
sont définis comme suit :
si
et
pour tout
,
si
et
pour tout
,
et enfin si
.
Donc est vraie.
Ceci conclut la preuve de l'existence.
Passons à l'unicité. On va donc montrer par récurrence (forte) sur le résultat d'unicité
écrit dans l'énoncé du théorème.
Démonstration de , et en fait même de
pour tout nombre premier
Supposons premier écrit sous forme de produit
. Chaque
est un diviseur positif de
non égal à
, donc chaque
est égal à
. Ceci entraîne aussitôt que
et que
(sans cela le produit serait supérieur ou égal à
donc distinct de
). L'écriture
est donc la seule possible pour
, ce qui démontre
quand
est premier.
Soit maintenant un entier fixé, non premier, avec
, et supposons l'hypothèse d'unicité
prouvée pour tout entier
avec
.
Première étape Montrons que (toujours dans les notations de l'énoncé du théorème).
Supposons tout d'abord que et montrons que l'on aboutit à une absurdité.
Puisque les sont supposés rangés dans l'ordre croissant,
est alors forcément distinct de tous les
;
et chaque
étant premiers, on en conclut que leur seul diviseur commun positif est
:
et
sont donc premiers entre eux.
Fixons un entre
et
et montrons par récurrence sur
l'énoncé fort intuitif suivant :
:
est premier avec
.
est évident puisque
.
Soit un entier fixé, supposons
vrai et montrons
.
Si était faux, le pgcd de
et
ne serait pas
; comme c'est un diviseur positif de
, ce serait
qui diviserait donc
. On peut alors appliquer le lemme de Gauss : comme
divise
et que
est premier avec
,
divise
. Mais ceci contredit l'hypothèse
. L'hypothèse
est donc vraie.
On a donc bien montré que pour tout ,
est premier avec
. En particulier,
est premier avec
. Comme on a prouvé cette affirmation pour un
quelconque, on a prouvé que pour tout
entre
et
,
est premier avec
. Ce qu'on a fait avec les puissances de chaque
, on va maintenant le recommencer avec le produit de ces puissances. Précisément, on va montrer par récurrence sur l'entier
que pour tout
avec
, on a l'énoncé
:
est premier avec
.
Les lecteurs encore éveillés (s'il en reste) comprendront que la preuve est à peu près la même que celle des , pour les autres, la voilà :
Pour , on doit prouver que
est premier avec
. C'est déjà fait.
Fixons un entier avec
et supposons l'hypothèse
vraie.
Si était fausse, le pgcd de
et
ne serait pas
; comme c'est un diviseur positif de
, ce serait
qui diviserait donc
. On peut alors appliquer le lemme de Gauss : comme
divise le nombre
et comme
est premier avec
,
divise
. Mais ceci contredit l'hypothèse
. L'hypothèse
est donc vraie.
On a donc montré pour tout
entre
et
; en particulier on a montré
, à savoir que
est premier avec
. Mais pourtant
figure dans l'autre décomposition en facteurs premiers de
(ce n'est pas une illusion d'optique, puisqu'on a pris soin de supposer
), donc
divise
. D'où contradiction. Ouf !
On ne peut donc avoir . En échangeant les rôles des coefficients
et
, on voit qu'on ne peut pas non plus avoir
. On en déduit donc que
.
Fin de la première étape
Deuxième étape On va profiter de ce tout petit morceau d'égalité pour arriver à utiliser l'hypothèse de récurrence et faire tomber toutes les autres égalités requises en cascade.
Notons , on a ainsi :
De plus
est strictement inférieur à
, et
est strictement plus grand que
car on a fort opportunément supposé
non premier. On va donc appliquer l'hypothèse de récurrence
à ces deux écritures de
en facteurs premiers. Si on n'est pas méticuleux, on oubliera de s'assurer que tous les exposants sont strictements positifs, et on aura fini tout de suite ; ce sera faux, mais de peu. Hélas, un enseignant scrupuleux ne peut se le permettre et doit donc veiller à ce petit détail, qui nous force à distinguer deux sous-cas.
Premier sous-cas : . Dans ce cas, la première écriture de
se lit en réalité, après effacement du
qui l'encombre :
Ainsi
possède une décomposition en facteurs premiers dans laquelle
ne figure pas. Comme sa décomposition est unique,
ne peut non plus figurer dans l'autre décomposition, et comme
, la seule possibilité est que l'exposant
soit nul ; ainsi
=1, et les deux représentations
sont deux décompositions de
en facteurs premiers. On en déduit que
, donc
, puis l'égalité de tous les facteurs premiers et exposants encore en attente d'élucidation.
Second sous-cas : . C'est la même chanson. On remarque tout d'abord qu'on a aussi
(sans cela, en échangeant les rôles des coefficients
et
et en utilisant le premier cas, on montrerait que
) ; donc les deux décompositions
vérifient bien les hypothèses du théorème. Elles sont égales, donc
et chaque coefficient
est égal au coefficient
correspondant, avec le même exposant.
Fin de la deuxième étape
est donc prouvée.
La récurrence est donc terminée, et avec elle la démonstration.
La décomposition en facteurs premiers permet d'énumérer facilement les diviseurs d'un entier.
Proposition Soit un entier et
sa décomposition en facteurs premiers. L'ensemble des diviseurs positifs de
est :
Par exemple l'ensemble des diviseurs positifs de est :
soit, Soit
Si pour tout
,
, alors :
Donc tout élément de l'ensemble
est diviseur de
.
Réciproquement, soit un diviseur de
. Tout facteur premier de
divise
, donc c'est l'un des
. Si
divise
, alors
divise aussi
, donc
. Ceci montre que tout diviseur de
est élément de
.
Quand on connaît la décomposition en facteurs premiers de deux nombres, il est facile de calculer leur pgcd et leur ppcm.
Proposition Soient et
deux entiers. Quitte à admettre des exposants nuls, nous pouvons considérer que leurs facteurs premiers sont les mêmes. Ecrivons donc :
où pour
,
et
.
Alors : où pour tout
,
Considérons par exemple : Quitte à admettre des puissances nulles, nous pouvons écrire la décomposition sur les mêmes facteurs.
Donc :
et
Posons : On vérifie facilement que
est bien un diviseur commun de
et de
. Réciproquement, soit
un diviseur commun de
et
. Tout facteur premier
de
est aussi un facteur premier de
et de
. Si
divise
et
, alors
et
, donc
Ceci entraîne que
est diviseur de
. Donc
est bien le pgcd de
et
.
L'expression du ppcm se déduit de celle du pgcd par la formule :
Notation Soit un entier. On note
l'ensemble des multiples de
.
Par exemple et
est l'ensemble des entiers relatifs pairs.
L'objet de la section est un théorème d'énoncé très simple, et assez pratique.
Théorème Les sous-groupes de sont exactement les ensembles
avec
.
Il y a deux choses à démontrer : que les ensembles sont des sous-groupes, et que tout sous-groupe est un ensemble
.
Commençons donc par vérifier (c'est très facile) que pour fixé,
est un sous-groupe de
.
est multiple de
, donc
n'est pas vide.
Soit
et
deux éléments de
, c'est-à-dire deux multiples de
. Il est clair que
est aussi un multiple de
, donc appartient à
.
C'est fait. Pour les amateurs d'abstraction, on pouvait remarquer que (le sous-groupe engendré par
), ce qui est camouflé par la notation additive de l'opération.
Soit maintenant un sous-groupe de
, montrons qu'il existe un entier
tel que
. On distinguera deux cas.
Premier cas : Si , on remarque que
et on a fini.
Second cas : Si ,
possède au moins un élément non nul
, donc au moins un élément strictement positif
(on prendra
ou
selon le signe de
). Si on introduit l'ensemble
,
est donc un ensemble d'entiers positifs non vide. Il possède un plus petit élément
. On va montrer que
convient.
Il semble raisonnablement clair que . (Hum, est-ce si clair ou est-ce un petit moment de paresse du rédacteur ? Le lecteur est invité à se forger par lui-même une opinion sur cette épineuse question.)
Réciproquement soit un élément de
. Si on fait la division euclidienne de
par
, soit
, on en déduit que
est aussi un élément de
. Comme
,
, et comme
la seule possibilité est que
. On en déduit donc que
. Ceci prouve l'inclusion
.
On a donc montré que .
On a donc montré, dans les deux cas, que est de la forme
.
En application de ce théorème, donnons de nouvelles et élégantes démonstrations des théorèmes existenceDuPPCM et existenceDuPGCD ; l'outil à la base reste la division euclidienne, mais il aura été utilisé une seule fois, dans la preuve du théorème qui précède, et on ne fait plus que d'assez simples manipulations ensemblistes.
Deuxième démonstration du théorème d'existence du PPCM :
Introduisons les sous-groupes de que sont
et
. Pour tout
,
est un multiple commun de
et
si et seulement si
est dans
. Or
, comme intersection de deux sous-groupes de
, est lui-même un sous-groupe de
(bon, d'accord, on n'a pas mentionné ce résultat dans le cours sur les sous-groupes, mais on aurait dû, et de toutes façons c'est très facile). Il existe donc un entier
tel que
(et il est clair que
, car
contient d'autres entiers que
, par exemple
). On a alors pour tout
les équivalences :
est un multiple commun de
et
si et seulement si
appartient à
si et seulement si
appartient à
si et seulement si
est un multiple de
.
L'unicité reste à prouver comme dans la preuve initiale.
Fin de la démonstration.
Troisième démonstration du théorème d'existence du PGCD :
Introduisons l'ensemble défini par
.
On vérifie sans mal que est un sous-groupe de
. C'est si facile, qu'on va le laisser au lecteur.
Il existe donc un entier tel que
. De plus
n'est manifestement pas réduit à
(il contient par exemple
, et même aussi
), donc
. Montrons que
convient.
On a remarqué que et
sont dans
. En d'autres termes, ils sont tous deux multiples de
, ou, pour dire cela encore autrement,
est un diviseur commun de
et
. Il est donc clair que tout diviseur de
est à son tour un diviseur commun de
et
.
Par ailleurs, est dans
, donc peut être mis sous forme
pour des entiers relatifs
et
. Si on part d'un diviseur commun
de
et
,
et
sont à leur tour des multiples de
, donc aussi
, et
est donc bien un diviseur de
.
Là aussi, on renvoie à la preuve initiale pour l'unicité.
Fin de la démonstration.
Juste quelques notations pratiques. La section se réduit à quasiment rien.
Définition Soit et
des entiers relatifs et
un entier strictement positif. On dit que
est congru à
modulo
lorsque
est un multiple de
.
Il est tellement évident de vérifier que, pour fixé, la relation «est congru à» est une relation d'équivalence sur
que cet énoncé n'aura pas même l'honneur d'être qualifié de proposition.
Notation Lorsque est congru à
modulo
, on note :
Exemple On repère les jours de l'année par leur numéro de à
ou
selon les cas. Alors les numéros de tous les lundis sont congrus les uns aux autres modulo
.
L'intérêt des congruences est d'être compatibles avec l'addition et la multiplication, au sens suivant :
Proposition Soit fixé et soit
,
et
trois entiers relatifs. Alors : si
alors
C'est vraiment trop facile.
Exemple 911 Quel est le reste de la division par de
? On commence par écrire
Comme
, on en déduit
et
donc la réponse est
. Et par
? Ici, on utilise le fait que
, donc
et la réponse est
.
Exercice : Formaliser les règles de calcul des congruences modulo et modulo
utilisées dans l'exemple 911.
Exercice : Montrer qu'une règle de calcul possible pour calculer des congruences modulo est la suivante. On décompose l'écriture de
en base
en groupes de
chiffres consécutifs en commençant par le chiffre des unités. Si un bloc vaut
, on note
. Puis on effectue la somme alternée
des
en commençant par le bloc du chiffre des unités. Alors
et
sont congrus modulo
.
Par exemple, si , les blocs sont
,
et
. On calcule
,
,
, puis
donc
et enfin
.
En apparence, cette section est consacrée à un formalisme assez gratuit consistant à remplacer l'écriture : par l'écriture équivalente :
dans
où
est l'abréviation de «classe». Maigre progrès en apparence ! Toutefois, comme des exemples judicieusement choisis le montreront en fin de section, on a fait plus qu'un simple changement de notations : on a construit un pont entre ce chapitre et le chapitre précédent, pont par lequel on pourra rapatrier des résultats connus sur les groupes pour effectivement affiner notre connaissance des entiers.
Définition Soit un entier fixé. On appelle
l'ensemble-quotient de
par la relation d'équivalence «est congru à» (modulo
).
Exemple Pour , soit
un entier. Si
est pair, la classe d'équivalence
pour la relation de congruence modulo
est l'ensemble
de tous les nombres pairs ; si
est impair,
est l'ensemble
de tous les nombres impairs, et finalement
Proposition Pour tout ,
possède exactement
éléments.
Montrons tout d'abord que , d'où on déduit aussitôt que
possède au plus
éléments.
Soit un élément de
; il existe alors
tel que
. Effectuons la division euclidienne de
par
, soit
; on voit alors que
ou encore que
. Mais
, donc on a bien prouvé que
était dans l'ensemble proposé.
Montrons maintenant que ces éléments sont deux à deux distincts, prouvant ainsi que
possède au moins
éléments.
Soit et
deux entiers distincts avec
et
. Des inégalités
et
on déduit que
; des inégalités
et
on déduit que
et de l'hypothèse
on déduit que
. On en conclut que
, c'est-à-dire que
et
sont deux éléments distincts de
.
On a donc bien prouvé que possède exactement
éléments.
Définition Soit et
deux éléments de
. On définit la somme de
et
par
et leur produit par
.
Prudence ! Cette définition est aussi innocente en apparence que celles qui l'ont précédée. Et pourtant, elle pourrait n'avoir rigoureusement aucun sens.
En effet, la définition de la somme de deux éléments et
de
nécessite implicitement de les mettre préalablement sous forme
et
. Mais il y a plusieurs façons de les mettre sous cette forme ! Il faut donc vérifier que la définition ne dépend pas du choix fait dans cette phase préparatoire. Pour montrer à quel point c'est indispensable, donnons une
Fausse définition (buggée) Soit et
deux éléments de
. On dira que
lorsque
.
Il est facile de comprendre pourquoi cette «définition» est bonne pour la corbeille à papier : dans , prenons
et
. En les écrivant ainsi, la «définition» nous donne :
. Mais on peut aussi écrire
et comme précédemment
. En s'y prenant ainsi,
. Cette «définition» n'a donc en fait aucun sens.
Sermon (ou : Prudence II, le retour) Malgré ses dehors anecdotiques, il est indispensable de comprendre cette remarque. La fausse définition et la bonne sont semblables formellement, alors que l'une est absurde et l'autre non. Fin du sermon.
Procédons donc à cette indispensable vérification. Soit et
deux éléments de
. La cohérence de la définition exige de prouver que
. La vérification est alors évidente
étant un multiple de
parce que
et
le sont tous les deux. De même
car
.
Ainsi au point où nous en sommes, est muni d'une addition et d'une multiplication. Traçons un exemple de tables, pour voir quelle tête elles ont. Ce sera l'exemple de
.
On note dans cette table et dans les suivantes
Après la présentation de l'objet, un peu de théorie à son sujet.
Proposition Pour tout ,
est un anneau commutatif.
Elle est d'un ennui mortel, et ne présente aucune difficulté. Pour en faire un tout petit bout, montrons que l'addition est associative : soit ,
et
trois éléments de
. On peut les écrire sous forme
,
,
. Vu la définition de l'addition dans
, on a alors
Et toutes les vérifications seraient de ce genre. Nous décidons donc de les laisser au lecteur.
Plus intéressant et légèrement plus subtil est le résultat suivant.
Théorème Pour tout ,
est un corps commutatif si et seulement si
est un nombre premier.
Montrons tour à tour les deux sens de l'équivalence.
Preuve de l'implication directe. On va montrer cette implication par contraposition. Supposons donc que n'est pas premier, et montrons que
n'est pas un corps commutatif (on verra même en passant que ce n'est même pas un anneau intègre).
Traitons à part le cas, «stupide», où vaudrait
. Dans ce cas,
ne possède qu'un élément, donc n'est pas un corps commutatif.
Examinons le cas, significatif, où n'est pas premier, mais n'est pas non plus égal à
. Dans ce cas, on peut écrire
, où
et
. Dans l'anneau
, on obtient alors la relation
, soit
. Pourtant, au vu des inégalités vérifiées par
et
, ni
ni
n'est nul. Donc
n'est pas intègre, et a fortiori n'est pas un corps commutatif.
On a bien prouvé dans les deux cas que n'est pas un corps commutatif.
Preuve de l'implication inverse. Supposons premier, et montrons que
est alors un corps commutatif.
Nous savons déjà que la multiplication sur est commutative.
Comme possède
éléments, il en possède au moins deux.
Soit un élément non nul de
. On peut écrire
pour un entier
dans l'ensemble
. Puisque
est premier,
ne possède d'autre diviseur positif commun avec
que
et donc
et
sont premiers entre eux. Il existe donc deux entiers relatifs
et
tels que
. En passant aux classes d'équivalence, on obtient :
, soit
.
On a donc trouvé un inverse de , à savoir
.
Finalement, est donc bien un corps commutatif.
Remarque On retiendra de cette démonstration la technique pratique de calcul de l'inverse d'un élément non nul de : écrire une identité de Bézout entre un représentant de cet élément et
, et redescendre aux classes d'équivalence.
Et voilà, on sait tout. Reste à donner quelques illustrations afin de convaincre de l'utilité de l'introduction de cette notion abstraite.
Exemple Résoudre dans l'équation suivante, d'inconnue
:
On peut traiter cet exemple avec ou sans usage de
. Faisons les deux successivement ; on constatera que les énoncés simples sur les propriétés algébriques de
remplacent avantageusement les techniques, il est vrai elles aussi simples, d'arithmétique classique.
Première résolution (sans )
Remarquons que est premier, et donc que
et
sont premiers entre eux ; cherchons à écrire une identité de Bézout entre 137 et 24 ; en utilisant l'algorithme décrit plus haut, on découvre que :
d'où on déduit (par une simple multiplication par
) que :
Reportons cette identité dans l'équation, qui devient donc :
À son tour, cette équation est équivalente à la condition suivante :
qui signifie que 137 divise
, donc, en utilisant le lemme de Gauss puisque 137 et 24 sont premiers entre eux, que 137 divise
. Finalement,
est solution si et seulement si
, c'est-à-dire
, c'est-à-dire
.
Deuxième résolution (avec )
Remarquons que est premier, et donc que
est un corps commutatif. Faisons tous les calculs dans ce corps.
L'équation proposée se réécrit , soit
, soit
.
Calculons donc ; pour cela nous connaissons la bonne méthode : écrire une identité de Bézout entre
et
, à savoir
puis redescendre aux classes d'équivalence dans
:
soit :
On en conclut que l'équation proposée équivaut à :
Exemple Résoudre dans l'équation suivante, d'inconnue
:
Là aussi, écrire deux solutions serait possible, mais celle utilisant
est tellement plus agréable à écrire que l'on s'en contentera.
Tout d'abord, l'équation s'écrit et, dans
,
Dans
, l'équation s'écrit donc
Mais
donc
Finalement, en utilisant
et
, on voit que l'équation de départ s'écrit
soit ou
ou
ou
, car
est un corps commutatif, donc intègre.
Les solutions de l'équation proposée sont donc
Exemple Résoudre dans l'équation suivante, d'inconnue
:
Là encore, on ne saurait trop recommander le passage dans
. L'équation s'écrit dès lors :
. Notons
l'inconnue auxiliaire
et remarquons que
. Il suffit donc de résoudre
dans
.
Mais, si , alors
si et seulement si
. Maintenant, pour tout
dans le groupe multiplicatif
, on sait que l'ordre de
, qui est le nombre d'éléments du groupe
, divise le nombre d'éléments de
, c'est-à-dire
.
Ainsi, pour tout élément de
,
. L'équation étudiée se simplifie donc grandement en
, c'est-à-dire
. Sa résolution se ramène donc à la recherche de l'inverse de
dans
; on écrit alors une relation de Bézout :
et on en déduit que
.
Finalement les solutions de l'équation initiale sont donc
Exemple Résoudre dans l'équation suivante, d'inconnue
:
Ce sont les mêmes idées que dans l'exemple précédent qui font marcher cet exercice, en un peu plus astucieux encore.
Comme dans l'exemple prédédent, on commence par passer dans , où l'équation s'écrit dès lors :
. On note
, on remarque que
n'est pas solution, et on décide donc de résoudre
dans
.
Maintenant, on remarque que pour tout de
, dire que
équivaut à dire que l'ordre de
divise
. Par ailleurs, comme dans l'exemple précédent, pour tout élément
de
, l'ordre de
divise
. Ainsi, l'ordre de
divise
si et seulement s'il divise
et
, donc si et seulement s'il divise
.
On a donc montré que pour tout de
,
si et seulement si
.
Cette nouvelle équation est alors très facile à résoudre : si et seulement si
si et seulement si
ou
.
Les solutions de l'équation initiale sont donc